Il ne fallut pas longtemps pour que les hommes de mains de ton frère suivent sans broncher l’indication de l’alpha pour sortir de la pièce. Il n’est pas fou, il sait que les loups resterons à la porte pour intervenir si besoin. Rafaël ne bouge pas, et tu ne veux pas qu’il bouge en même temps. Savoir ton frère à tes côtés t’apaises et te permet de garder les pieds sur terre. Celui-ci n’insuffle pas de mauvaises ondes, ni d’animosité. Une partie de toi à envie d’exploser, de crier de le gifler pour tout ce que tu as vécu il y a dix ans. Les chutes émotionnelles que tu as combattu avec ton chagrin sentimental mélangé aux hormones de ta grossesses. Les envies de rien, les jours de néant. Les soirées de pleures que tu as enchainée avant de reprendre du poils de la bête. Pour elle, pour ta fille. Tu as remonté la pente, tu t’es battu pour retrouver ta dignité, et le respect de tes pères. Et pour rien au monde tu ne revivra ce qu’il c’est passé par sa faute. Tu inspires en l’écoutant, il voulait mettre à plat ce passé douloureux. Peu être que tu auras des réponses à cette désertions.
— « Théo, ou Théodora, tu as perdu le privilège des petits noms doux le jour ou tu m’as oubliée. Et discuter de la raison pour laquelle tu m’as abandonnée ? Ah non excuse moi, je dirais plutôt de la façon dont tu m’as lâchement quittée… » —
Le ton était posé, tu n’as jamais été adepte du « tourner autour du pot » il te connais, il sais qu’avec toi la franchise va de mise avec la précision. Tu croises les bras sur ta poitrine. Le regard perçant, turquoise, directement dans le sien. Tu es loin d’être le genre de femme à baisser les yeux et les bras devant un homme. Ta fierté de ritale et de louve passe en premier dans ton comportement. Doucement Rafaël passe sa main autour de ta taille pour te forcer à te pencher vers lui, s’approchant de ton oreille il te glisse discrètement le fait qu’il va demander à déplacer la petite pour sa sécurité, tu plisses les yeux sur le moment. L’idée qu’elle soit loin de toi te brûles un peu les chaires. Mais en reportant ton regard sur Aiden tu te fais la réflexion que ce ne serait pas une si mauvaise idée. Dieu seul sait comment il pourrait réagir face à sa paternité. Car pour toi il ne doit surement pas être au courant. Sinon … s’il est au courant. Il te déçoit plus que jamais. Car tu pensais le connaitre un peu, et savoir ce genre de choses, devrait le rendre plus appréciable. Avec cette idée, tu as plusieurs fois fait imaginer plusieurs scénarios. Du plus idyllique au plus sadique. C’est un immortel, un hybride, personne ne peut prévoir ses réactions. Même pas toi. Et pourtant tu as appris à le connaitre comme personne par amour. Par envie. Par passion.
— « tu n’es pas partie avec plaisir ? Je dois comprendre quoi ? Que tu as été forcé, depuis quand on te force à faire quelque chose ? » —
Rafaël se raidit, tu sens une certaine tension de sa part, surement la présence de l’hybride à côté de toi. Il a été spectateur de ta déchéance à l’époque. Et vu votre lien, tu sais qu’il a été aussi touché que toi par cette histoire, voir même plus. Lui encore aujourd’hui il engendre une haine perpétuelle et animé par les années contre l’originel. Il fixe froidement mais surtout durement Aiden. Tu trouves son comportement très désagréable voir même perturbant. Tu lu prend la main pour le détendre et chuchote.
— « va t’occuper d’elle… il va rien se passer fais moi confiance » —
Pas des plus convaincu il grogne subitement entre ses dents. Pose ses yeux sur toi, tu hoches la tête pour lui faire comprendre que tout ira bien. Les années son passé, tu as grandis. Tu sais avoir une discussion posée avec un passage douloureux de ta vie. Avec tes yeux tu lui montres la porte menant vers l’extérieur de la pièce. S’il y a une personne sur terre à qui tu confierais Anna les yeux fermés c’est bien lui.
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