Jezabel & Salina

- C'est qui se mec !
- Personne man'
- Alors, pourquoi il te dévisage comme un bout de viande !
- Tu vois le mal partout, j'ai pas le droit d'avoir des amis garçons ?
- T'as pas encore l'âge.
- T'es sérieuse !
- Dans ta chambre !
- Tu abuses !
- Je suis ta mère j'ai tous les droits !

Pourquoi elle n'est pas restée petite, bébé, mignonette, adorable, qui te prenais comme le sait Graal quand son regard se posait sur toi. Tu étais sa reine, sa déesse, aujourd'hui tu es son bourreau. Tu soupires grandement, encore quelques années à tenir, allé encore quelque année ! Elle va grandir, elle va changer, elle va devenir comme toi.... ELLE VA DEVENIR COMME TOI BORDEL. Tu ne sais pas ce qui est pire, qu'elle te traite de mère abusive ou qu'elle boit et ce tape le premier venu..... Mon dieu tu veux pleurer, enlevez cette image ce ta tête ! Un coup de pied s'échappe de tes mouvements, tu ne le contrôles pas et tu le regrettes déjà avant de toucher ta cible. Tu percutes de plein fouet l'angle de ton bureau en métal. Le son sourd s'accompagne d'une foison de mots injurieux et de râle de douleur. Tu es en chausson, mais tu ne l'as pas tout de suite compris avant ton geste. Agacée tu t'étales sur le fauteuil deux fois plus gros que toi, pour pouvoir te cacher derrière et te retourner comme dans les films ! Tu bascules le fauteuil un peu en arrière et regarde le néon qui clignote au-dessus même de ton bureau. Il se fout de ta gueule. Faut qu'il en rajoute en plus de ce petit accrochage. Et ce temps de merde, la pluie s'abat sur les parties de tôle de ce hangar. Une certaine musique relaxante s'instaure dans cette immense maison pour deux et demi. Zachary est encore en vadrouille sur une mission qu'il a trouvé.

Tu as besoin de te changer les idées et de soulager cette colère qui a du mal à redescendre. Le travail, y à rien de mieux ! Prenant les duplicatas tu cherches quelles commandes t'inspirent le plus. Des chauffages sur pied pour l'extérieur ! Intéressant, tu vas enfiler ta salopette short. Tes chaussettes montantes, tes Doc Martens, soutif de confort de sport. Hop les cheveux remontés en gros chignon. Et c'est partit. Tu dépiautes ce système, tu le découvres, tu réfléchies, des livres pour t'aider comme support de réparation. Ça te vide l'esprit. Tu penses à autre chose tu es dans ton univers, ton monde de boulons, de vis, de perceuse et de chalumeau. Le temps passe à une vitesse, tu oublies presque ton entourage quand tu es plongée dans tes commandes. Viens le teste, voir si la marchandise et potentiellement validée pour être repris par le client. Branché, allumé. Bingo, ça chauffe ! Encore une victoire pour Jeza ! Petite danse de la victoire ! Musique Bitch ! Un petit trois cents cinquante dollars dans la poche pour demain chéri ! Mon dieu mais c'est qu'il fait trop bon, sous ce parasol chauffant. Tu fermes les yeux et reste un moment dessous avec la chaleur qui t'entoure. Avec le bruit de la pluie en fond sonore c'est un délice. Ca te fait penser à une île déserte où tu peux t'étaler comme une tranche de bacon sur le feu. Bordel, tu veux le vivre comme si c'était le cas ! Tu ouvres grand les yeux et regarde autour de toi. Faut que tu le réalises, t'en à envie et dieu seul sait que tu ne sais pas dire non à tes envies.

« chérie, elle est ou ta petite piscine gonflable ?? » tu attends une réponse, mais vue le silence elle doit surement faire gueule, ah ces jeunes. Montant alors dans la zone habitable tu vas dans le premier placard fourre tout pour essayer de retrouver cette petite piscine gonflante. Tu ne l'as pas jetée, tu le sais, tu t'en rappelles. Retournant tous les cartons tu retrouves cette vieille piscine, espérons qu'elle ne soit pas trouée. Tu cours au rez de chaussé pour la tester. MIRACLE ! Elle est encore utile. Tu la traînes et commence à la faire gonfler grâce à une pompe mécanique, en attendant tu vas brancher un tuyau au robinet de l'atelier pour aller remplir cette petite piscine enfant de six à neuf ans. Tu trépignes d'impatience comme une gamine devant le père Noël. Musique de fond allumée tu montes comme une fusée pour enfiler ton maillot et redescend sous les yeux ahurit de ta fille. Branchant le tuyau derrière pour faire couler l'eau sur le toboggan tu t'installes assise au centre dos contre le toboggan la chaleur du parasol chauffant à son max. Si tu fermes les yeux tu t'y vois déjà. Tu fais un bras d'honneur au froid extérieur et à la pluie, toi tu es au Bahamas ! Malheureusement l'eau reste hyper froide ! Tu frisonnes ça va pas du tout ! Rien ne doit gâcher ce moment bon sang. Tu te lèves pour aller brancher sur l'arriver d'eau chaude. En voulant revenir tu as une envie de bière. Pied nus, tu ressens le froid environnant quand tu te trouves loin de ce chauffage miraculeux et de l'eau chaude coulante. Deux bières à la main tu redescends comme une flèche et va enfin profiter de cette idée éblouissante ! Installée jambes hors de la piscine qui ne permet pas à l'eau de monter plus que ton bassin. Installée une bière à la main, en maillot de bain, chauffage et eau chaude dégoulinante.