— « t’es sûre que tu ne veux pas qu’on en parle ? » —
Tu ne lui réponds même pas, Tess’ assise sur ton lit te regardes te préparer pour une énième sortit nocturne pour « couler » un peu plus. La dernière pleine lune ta coûté un tour aux urgences. Il a réussi à te faire sauter du port. Une chance que Tess te suivais ce soir-là Te surveillais. Et veiller à ce qu’il n’est pas gain de cause en trouvant la mort. Il veut retrouver sa poupée morbide, son jouet préféré. Mais jamais tu n’y retourneras, tu as bloqué tes souvenirs de cette vie, là-bas ce n’est pas pour y retourner.
— « non j’ai besoin de … Enfin tu comprends, je ne vais pas te faire un dessin. » —
— « Tu as déjà tout ce qu’il te faut ici non ? » —
Tu secoues la tête, tu as besoin de quelques chose de plus fort, tu te figes un instant en regardant derrière son épaule, un frisson glaçant tes veines s’empare de toi, tu te raidis affreusement. Tes traits sont crispés, son visage. Cette ombre. Tu la reconnaît parmi des centaines. Il est toujours là, à te regarder, à planer au-dessus de ta vie. Jamais tu ne sortiras de ses griffes, tu as cette boule au ventre, celle qu’il remette la main sur ton âme. Cette fois Daniel ne sera pas là pour venir te sauver. Daniel … Ça va faire deux ans que tu n’as plus une trace de l’homme qui a partagé une grande partie de vie. Qui t’a donné une magnifique fille. Qui t’a rendu heureuse. Et sauvé des enfers en se sacrifiant. Ton prince, ton héros. Ton mari. En pensant à lui tu tripotes la chaîne autour de ton cou ou pend l’anneau de votre union. Une union qui vous ressemble, Las Vegas, un King en prêtre et en moins de deux heures vous étiez mari et femme. Le plus beau jour de ta vie après la naissance de Lexie.
— « Weiss …. ? » —
Chuchote-elle pour te sortir de tes pensées. Tu sursautes et poses tes yeux bleu vert sur elle avant de soupirer et continuer de te préparer. Une simple robe noir prêt du corps qui ne laisse aucune imagination sur les courbes qui formes ton corps. Laissant tes tatouages visible et ton décolleté flagrant. Pour quelques rares occasions tu remercies dame Nature de t’avoir donné une poitrine aussi petite.
— « je ne rentre pas tard, tu as juste à veiller sur Lexie quelques heures, je sais ce que je vais chercher, c’est juste histoire de faire un aller-retour ok ? » —
Oui tu sais ce que tu veux, tu veux tester quelque chose de nouveau et tu ne le caches pas à Tess. Elle te connait assez, depuis longtemps, pour ne plus juger tes actions. Après avoir pesé le pour et le contre elle sait que tu ne te détruis pas à petit feu pour le plaisir. Tu fais ça pour affronter ce monde ou tu ne trouves pas ta place, tu restes dans l’entre deux. Un pied chez les vivants comme en enfer. Te noyer dans tes propres toxines n’est pas un plaisir, mais un besoin. Cette sensation de perdre pied, de ne plus être connectée, de t’enfoncer dans la bêtise et l’irresponsabilité te permet d’évacuer ce surplus de noirceur qui s’accumule dans ton corps. Abrutir tes neurones, ne plus penser à rien, ni à lui, ni aux autres. Ne plus les voir autour de toi, ne plus les entendre t’appeler. Rentrer dans cette béatitude que tu ne retrouves quand t’enivrant de poison. Elle soupire et croise les bras en te regardant attacher tes chaussures, tu ne vas pas lâcher l’affaire, tu es une droguée, et tu ne l’assumes pas bien au contraire. Mais si tu veux survivre pour ta fille tu as ce besoin vital de sombrer. Par le bouche à oreille tu as entendu d’un produit au nom exotique « Yin Fen » c’est en arrivant ici que tu en as entendu parler. Mais au point ou tu en es, tu ne risques pas plus de finir en overdose que les autres soirs ou tu doses lourdement ta pipe. Un baiser sur son front et tu récupères les clefs de ta voiture. Rapidement l’adresse sur le bout de papier s’affiche en coin de rue. Un bar, Dumort. Si c’est pas un avertissement ça. Rapidement tu jettes un coup d’œil dans le rétro, pas pour refaire ton maquillage mais pour assumer ta faiblesse et ta honte. Fermant les yeux un instant tu pousses la portière pour sortir et enfiler ta veste en cuire. Tu ne pars pas la bouche en cœur et l’esprit libre, tu sais que c’est un bar connu des vampires. Mais c’est aussi le seul endroit ou tu es sûr de trouver cette substance.
Ton cœur bat la chamade, tu commences à douter des choix mais tu ne peux plus faire marche arrière, tu es à l’intérieur et tes yeux clairs se balade sur tout l’entourage comme un radar pour scanner l’ensemble et repérer ce qui t’intéresse. C’est pas très crédible, mais, rapidement tu affiches une mine du « qu’est-ce que je fou là sérieux » soupirant, tu redresses une mèche cuivrée derrière ton oreille et va pour t’avancer vers ce qui te sembles être le bar. Subitement tu te fais stopper dans ton élan par une personne qui s’avance vers toi, tu restes un peu stoïque, perplexe. Tu plisses le regard froidement comme agacée qu’il t’ait coupé dans ton élan.
— « hum… Bonsoir…. Vous gênez mon passage… » —
Irritée, insolente. Et surtout contrariée. Tu lui fais rapidement comprendre avant qu’il n’ouvre la bouche que tu es gênée. On peut être polie et directe.
Accueil 
