Ce n'est pas toujours simple de vivre dans cette ville, les gens ne parlent pas ta langue. Bien que tu saches te débrouiller en anglais, ça ne reste pas ta langue maternelle. Mais le plus dur à vrai dire, est de s’habituer au modernisme de cette ville, ça va faire bien trois minutes que tu es devant un panneau de publicité qui te parles comme s’il était devant toi. C’est perturbant. Ce manque de silence, de paix et de naturel. Ici, c’est le béton et les immeubles qui font le paysage. Bien que les gens soient emmitouflés dans des couches de vêtement, tu as simplement une veste et des chaussettes hautes pour lutter contre le froid. Enfin pour toi ce n'est pas ça le vrai froid. Si c’est même gens faisaient un voyage chez toi, a coup sure qu’ils seraient mort de froid. Tu déambules, tu ne sais pas vraiment ou te diriger, pourtant, tu as essayé d’apprendre la route vers le supermarché. Mais c’est tellement bruyant et déroutant que tu perds ton calme et ton attention. Sans cesse stimulé par des klaxons, des cries, des sifflements. Ton village te manque dans ses moments-là. Ou seulement les bruits des animaux brisaient le silence du vent et des fracas des vagues sur les côtes. La bas les gens se respectaient, se saluait, tu les connaissais tous sans exception.
Après bien deux heures de perditions, tu repères le panneau qui indique la direction du supermarché, mais la aussi une nouvelle épreuve. Quoi choisir. Tu as ta liste évidemment, mais comment choisir entre les 12 marques de beurre, les 26 types de pâtes, les 8 pots de confitures différentes et pourtant du même fruit. Avant tu n’avais qu’à te pencher dans le jardin pour ramasser une tomate juteuse à croquer, aller chez madame Kirsten pour avoir de la confiture de rhubarbes maison. Dans un simple pot en verre sans étiquette du « sans sucre » ou « sans gluten » tu soupires exaspérée avant de reposer le pot. Une jeune femme vient à ta rencontre, elle voit que tu es devant le même rayon depuis un trop long moment
« bonjour…. Je peux vous aider ? » Sa question est hésitante, comme si elle se demande à l’instant ou elle le pose, si c’est crédible en face de pot de confiture.
« Hum…. Vous n’avez pas de confiture de rhubarbes maison ? » Un instant où tu vois dans son regard si elle doit rire ou pleurer.
« Heu… Si …Si bien sure tenez, cette marque est connue pour leur fabrication artisanale » elle te tend un pot joliment ficelé comme à l’ancienne avec le petit tissu sur le couvercle, mais très vite, tu reportes ton regard sur la suite de pot juste derrière et l’étagère complète qui est habillé de ses mêmes pots
« ils doivent uniquement vous servir pour pouvoir remplir une étagère comme celle-ci… J’espère que cette bonne … Maman … Ne travaille pas toute seule pour cette bonne confiture. » Ton sourire presque angélique et naïf lui est projeté avant que tu ne mettes le pot dans ton cabas
« merci beaucoup en tout cas….. Tina » tu suit du doigt son étiquette avant de tourner les talons sous ses yeux pas convaincus.
Viens la suite des courses, tu as pris ta journée, car, en étant aussi douée que toi. Il faut prévoir les moments de perditions dans le temps des courses. Arrivée à la caisse dans ta petite jupette salopette en jean, tes bas montant aux genoux. Une simple veste sur les épaules et ton sac a dos rose bonbon, autant dire que ça faisait un peu tâche avec les gens autour dans des couleurs sombres. Pétillante, enjouée, tu es rarement de mauvaise humeur. Tu n’aimes pas ce sentiment. Et de toute façon, Even te l’efface de l’esprit aussi vite qu’elle arrive.
« Je peux vous aider à ranger vos affaires ? » Surprise un instant, tu, fini par afficher un adorable sourire, se poses sur tes lèvres légèrement glossé
« oui merci avec joie ! » Ton accent le fait hausser un sourcil avant de se mettre à glousser en voyant ton entrain. C’est vraiment gentil de sa part ! Les gens ne sont pas tout méchants. Combien de fois, on t’a proposé de l’aide, une présence où on t’a complimenté. Tu vois souvent que le meilleur des gens. Et crois dure comme fer que l’on peut être gentil sans contrepartie. À deux, le rangement va plus vite, tu viens alors saisir le sac dont il s’est occupé et va pour le remercier avant qu’il ne sorte son téléphone.
« Je peux avoir ton numéro ? » Tu fronces les sourcils, pourquoi avoir besoin de ton numéro. Il sourit en coin comme si cela allait lui éblouir la journée
« tu veux que je t’appelle pour mes prochaines courses ? » Peut-être qu’il est spécialisé dans le rangement de course. Et qu'il cherche de la clientèle?
« Ne t’en fais pas, la prochaine fois, je viendrai avec mon frère, c’était exceptionnelle aujourd’hui, merci en tout cas » celui ci déglutit sur place
« hein? » sans lui laisser le temps de répondre, tu avances vers la sortie guillerette et légère. Tu as fini les courses toute seule !
Il est temps de retrouver l’arrêt de bus pour rentrer. Si tu te souviens bien, tu es passé par là. Tu t’engages dans des rues, des ruelles en essayant, même si c’est plus long. De retrouver le même chemin que l’aller. Traversant la rue comme une plume, tu restes gracieuse dans tes pas comme ton port tête. Droite, fière et souriante. T’es cheveux pastel flotte avec les petits courants d’air ambiant. Tu te retrouves, tu sais que tu arrives bientôt à point final de cette aventure. En face de toi, le panneau du bus ! Tu te plantes devant comme un piqué incassable. Tu l’attends. Un bus, deux, trois, mais jamais le tiens, tu as beau demander à chaque arrivée
« vous allez à l’extérieur de la ville ? Vers le cirque ? » La réponse est sensiblement la même
« nope ma ptite dame » un soupire gras s’installe à force, tu te demandes si ce n’est pas fait exprès. Les minutes s’égrainent, tu fini par te poser assise sur le trottoir tes sacs de course à côté de toi. Tu veux t’en sortir toute seule cette fois. Tu en à marre de toujours vivre aux dépens de quelqu’un, Even le vit déjà assez comme ça. Tu ne vas pas le faire subir à quelqu’un d’autres. Dans tes pensées, une main sous ton menton, le coude sur ta cuisse, tu frissonnes un peu surprise avant de lever la tête face à ton prénom qui est prononcé d’une voix grave et roque. T’es yeux clairs se pose sur un visage que tu connais un peu.
« Mr Nerotti ? »